« La Dame à la licorne »

« La Dame à la licorne », des tapisseries énigmatiques et un roman passionnant!

C’est le souvenir de la lecture de l’excellent roman de Tracy Chevalier qui m’a donné envie de m’intéresser de plus près à l’histoire de ces chefs d’oeuvre que sont les six tapisseries de « La Dame à la licorne« , datant de la fin du 15ème siècle et du début 16ème.

Si nous pouvons les admirer aujourd’hui au musée du Moyen-Âge de Cluny à Paris, c’est grâce à Prosper Mérimée, alors inspecteur des Monuments Historiques, qui les avait fait classer en 1841, afin de les sauvegarder. Georges Sand elle-même l’aurait poussé à le faire, en ayant perçu  la beauté et la valeur artistique.

Tapisserie "A mon seul désir" de "La Dame à la licorne" dépeint une femme et sa suivante devant une tente et entourées d'une licorne, d'un lion, sur fond mille fleurs avec des arbres
L’énigmatique devise « A mon seul désir! »
Le goût, licorne
Le goût
Le goût, détail

Depuis, « La Dame à la licorne » ne cesse de faire couler beaucoup d’encre et d’inspirer, tant le mystère de ces tentures fascine! Poètes, écrivains, dessinateurs, films…Le graveur et sculpteur Aristide Maillol s’est consacré à la tapisserie, suite à la découverte de ces merveilleuses tentures.

Car que de mystères et d’interrogations autour de cette « Dame ».

On n’en connaît pas le sujet. Une supposition parmi d’autres est que chaque tenture représenterait un des 5 sens, mais dans ce cas quel est le lien avec la sixième et son étrange devise « Mon seul désir! » ?

Le lieu d’origine de leur fabrication? Le fond des tapisseries tissées en millefiori (mille fleurs) pourrait indiquer les Pays bas dont c’était la spécialité. Un atelier de Bruxelles peut-être, hypothèse de Tracy Chevalier dans son roman.

La Dame à la licorne, le goût, détail
La Dame à la licorne, le goût, détail

Même interrogation au sujet du commanditaire. Il est certain que c’est un membre de la famille Le Viste, mais lequel? Aucune certitude, une forte présomption.

L’identifier avec certitude aurait permis de comprendre le choix du sujet de « La Dame à la licorne » et son sens, car certains détails « dérogeraient » quelque peu des codes de l’époque. Notamment le choix du rouge et du bleu pour les fonds.

Il est par contre connu que l’auteur des dessins de femmes et de certains animaux est le peintre Jean d’Ypres, enlumineur de la reine Anne de Bretagne. 

« La Dame à la licorne » de Tracy Chevalier

Je vous recommande vivement la lecture de ce roman de Tracy Chevalier qui a su, à partir du peu de faits historiques connus et des quelques suppositions les plus cohérentes, imaginer une histoire de la création  et de l’élaboration de ces mythiques tapisseries à travers la vie de la famille Le Viste et des membres d’un atelier de tissage bruxellois et de son maître lissier, dans le contexte de l’époque.

L’auteure, excellente conteuse, nous fait partager la naissance de cette si mystérieuse « Dame à la licorne » de façon si vivante et dynamique, que nous éprouvons la même émotion que tout l’atelier à la tombée du métier

A lire sans modération…si vous le souhaitez.

La Dame à la licorne, le goût
La Dame à la licorne « A mon seul désir! »

Admirez la finesse du tissage sur les photos de détails des tapisseries, la préciosité des détails et surtout le travail des hachures amenant les nuances et dégradés dans les couleurs, ainsi que des jeux d’ombre et de lumière. Pour voir d’encore plus près le merveilleux travail du tissage, n’hésitez pas à visionner cette courte vidéo du musée de Cluny sur la restauration des tentures de « La Dame à la licorne« .